Le violon baroque est la forme primitive de l’instrument tel qu’il a été conçu à l’origine. Bien que sa forme et ses principaux éléments aient très peu évolués, les changements sont tout de même significatifs. Nous allons voir ici ce qui fait la différence entre la forme classique et baroque du violon.
L’évolution du violon baroque
Les instruments baroque comme les violes sont passées en désuétude au cours des dernier siècle. Le violon a cependant évolué avec son temps. Subissant des modifications successives qui lui ont toujours permis de rester sur le devant de la scène. La plupart des violons anciens ont existé sous leur forme baroque puis ont subit des modifications pour s’adapter aux demandes de l’époque. Il ne subsiste que très peu de ces instruments sous leur forme originelle.
De nos jours, on retrouve de nouveaux violons baroque fabriqués pour répondre à la demande des musiciens et orchestres baroques. Ainsi, les liens entre la musique, l’instrument, le compositeur et l’interprète sont plus cohérents.
Les différences entre violon baroque et classique
Les cordes
Les cordes en boyau ont été utilisées pour les instruments à corde depuis l’antiquité. Elles étaient encore en usage pendant l’ère baroque. Bien qu’elles possédaient un son profond et très agréable à l’oreille. Elles étaient encombrante et instable aux variations d’hygrométrie.
Les technologie de la corde ont par la suite rapidement évoluées. D’abord en enroulant du métal autour des boyau pour en diminuer le diamètre. Puis avec l’arrivée des cordes en différents alliages ainsi que les âmes synthétiques que nous connaissons aujourd’hui. L’effet direct a été de favoriser les sons des instruments plus petits, tel que le violon. Mais la tension des cordes a progressivement grimpé au fil des années, pour donner plus de voix aux instruments. C’est pour cela que de nombreuses modifications ont été fait à l’instrument : pour supporter la tension de ces nouvelles cordes.
La touche
La touche est directement en contact avec les cordes, elle a donc suivi directement leur évolution. En effet, avec la baisse du diamètre des cordes, la touche s’est amincie et sa courbure s’est arrondie. De ce fait, le confort de jeu et l’aisance des mouvement d’archet ont été amélioré. Néanmoins, les cordes en métal ont nécessité l’usage de bois plus dense, comme l’ébène, pour construire les touches. Car l’érable était très facilement marqué par les frottements.
Le manche & longueur vibrante
Le manche a lui aussi suivi de près l’évolution des cordes et de la touche. Un violon baroque possédait d’abord un manche plus court qui arrivait au même niveau que la table d’harmonie. Il était plus épais et les musiciens ne jouaient généralement à cette époque que sur les deux premières positions.
Il a peu à peu évolué au cours des siècles pour accompagner les tensions plus forte que nécessitaient les instruments modernes. Mais aussi pour donner libre court à la virtuosité grandissante des violonistes.
La barre d’harmonie
Face aux tensions plus importante exercées sur la table. Il a fallu renforcer la structure de l’instrument en rallongeant et en épaississant la barre d’harmonie.
Le chevalet
Outre les formes particulières que pouvaient prendre les chevalets des violons baroque, ceux-ci étaient également plus épais. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, au lieu de rendre les chevalets plus résistant face à la tension toujours plus forte des cordes. Ceux-ci ont été affinés au maximum pour absorber le moins possible les vibrations des cordes. Quant à leur forme standardisée, ce n’est surement que le résultat d’une production de masse par quelques fabricants.
L’âme
L’âme était à l’époque baroque légèrement plus fine qu’aujourd’hui. Pour un violon la différence est de 4,5mm autrefois, contre 6mm aujourd’hui. L’augmentation de la surface de contact entre âme, table d’harmonie et fond permet de mieux répartir les forces exercées sur le chevalet.
Les sillets
Les sillets se sont également adaptés aux nouvelles cordes. Il a même été nécessaire d’en rajouter un en bas. En effet, à cause de la tension supérieur des cordes tirant sur le cordier. Les attaches qui le retiennent à l’instrument avaient tendance à pénétrer dans le bois.
La mentonnière
La mentonnière, qui n’existait pas à l’époque baroque, a été développé pour augmenter encore le potentiel technique des musiciens. Grâce à elle, la main gauche s’est retrouvée beaucoup plus libre d’exécuter les prouesses techniques que l’on connaît des virtuoses. Elle n’est cependant pas obligatoire de nos jours et de très grands joueurs l’évitent, prétextant qu’elles altèrent la sonorité de l’instrument.
L’archet
L’archet baroque qui était plus court et doté d’une forme particulière a été complètement remplacé dans la seconde moitié du XIXe siècle. C’est le modèle de François Tourte qui est devenu par la suite le nouveau standard de l’archet moderne. Il est encore utilisé de nos jours et n’a pas eu de gros changement depuis.
Le violon transitionnel
On parle de violon ou instrument transitionnel lorsque celui-ci est conservé (ou fabriqué) dans un état entre sa forme baroque et sa forme moderne.