Lorsque se mêlent des instruments à cordes frottées et des univers musicaux fascinant, je ne peux m’empêcher d’en parler. C’est pourquoi je vous fais part aujourd’hui d’une découverte récente : Soobia par Sary et Ayad Khalifé. Ces deux frères originaires du Liban vivent et respirent la musique depuis leur plus jeune âge. Bien qu’ils soient dotés tous les deux d’un solide bagage classique, c’est presque naturellement qu’ils nous délivrent un sublime jazz teinté d’Orient. Un périple à travers la douce nostalgie familiale, qui, lorsque nous en retenons l’essentiel, est commun à chacun d’entre nous.
Soobia par Sary et Ayad Khalifé
Tel un recueil de neuf histoires, nous sommes en présence d’un album emprunt de bienveillance. Il dépeint un paysage émotionnel brumeux, presque révolu, tout droit sorti des souvenirs lointains de Sary et Ayad. Ce nom, Soobia, désigne en fait ce poêle à bois que l’on retrouvait jadis dans les maisons traditionnelles libanaises. Placé au centre de la pièce de vie, il animait et rythmait les interactions des habitants, de la famille. Les flammes dansent inlassablement et la chaleur fraternelle berce les âmes au son des crépitements réguliers mais néanmoins sauvages et inattendus.
C’est aussi l’âtre d’où émanent la bienveillance et la joie de vivre innocente des jours heureux. Nous rappelant toutefois qu’il ne nous en reste parfois que des cendres, de vagues bribes. C’est un mélange complexe d’émotions qui est totalement exprimé dans cette musique viscérale et virtuose. Loin d’être élitiste, elle est pourtant extrêmement riche de couleurs, de textures et de polyrythmies élaborées. C’est une poésie musicale qui se découvre à nos oreilles, au-delà des frontières, entre modernité rigoureuse et tradition passionnée ; sans oublier pour autant ce classicisme déterminé.
Ces volutes de fumées qui se dispersent, nous les ressentons à travers la respiration de Sary. Son souffle se mêle aux soupirs de son violoncelle, dont la mélancolie presque humaine ne fait pas douter un seul instant de toute l’âme de ce qui n’est au final que quelques morceaux de bois savamment assemblés. Puis se ressaisissant, c’est toute la vigueur et l’entrain d’un esprit animé de passion qui se réveille, se joignant aux autres instruments dans une énergie incommensurable.
Le mariage de L’Orient et de l’Occident
On s’en aperçoit très rapidement à l’écoute de ce diamant rempli de facettes. Nous avons affaire à un patchwork multiculturel tout à fait cohérent, un mariage sublime et subtil entre un clavier et des cordes frottées.
Le piano est le symbole même de la musique savante européenne et occidentale, rigoureux et indépendant par nature. D’autre part, le violoncelle beaucoup plus vocal et subtil reflète avec aisance toutes les subtilités de la musique moyenne orientale, colorée et nuancée. Le mariage de ces deux instruments virtuoses n’est alors alors plus qu’un symbole mais un véritable pont entre les cultures, les genres musicaux et les hommes.
Sans compter les nombreux autres instruments qui viennent ce joindre à cette union sacrée : basse électrique, batterie, daff, bendir, clarinette, bouzouki…
Un extrait de l’album, Monomania
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C’est l’histoire d’un vieil homme, isolé, dans une ancienne maison montagnarde. Il songe au passé où elle bouillonnait encore de vie, lorsque toute la famille se réunissaient encore. Au centre, le soobia dont la faible lumière des braises réchauffe encore l’atmosphère blafarde. Les fumées qui s’en dégagent sont avant tout la colère contre le temps qui passe. Ce moment précis où la nostalgie est la plus forte.
Son idée fixe, sa monomanie, c’est de rendre l’éclat d’antan aux couleurs que les sables du temps ternissent. Mais jusqu’où va l’emporter cette obsession ?
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Où écouter et acheter Soobia ?
Si vous avez été séduit par l’écoute de l’extrait, l’album est d’ores et déjà disponible sur de nombreuses plateformes. Que ce soit en écoute ou en téléchargement. Vous pouvez sans attendre vous rendre sur cette page qui résume les différents moyens à travers lesquels vous pourrez vous procurer Soobia par Sary et Ayad Khalifé.
