Dans la lutherie moderne, l’une des problématique majeure semble consister à produire des matières de synthèse capable de remplacer ce que nous offre la nature. Outre les archets, les instruments, les vernis, les cordes et le crin, il est aujourd’hui question de néo-ébène. Un produit entièrement issue des laboratoire de chimie et qui propose une alternative au fameux bois noir. Nous allons donc essayer de voir d’un peu plus près de quoi il s’agit.
Qu’est-ce que le néo-ébène ?
Le néo-ébène est avant l’appellation de matières synthétiques qui ont pour objectif d’imiter l’ébène. Celles-ci existent en fait depuis de nombreuses années sous la forme de plastiques. Principalement utilisée sur les guitares, il est très fréquent de voir des sillets, des ornements et filets composés de ces matériaux. Ce n’est cependant pas un signe de qualité de fabrication, même plutôt l’inverse. Mais ce n’est plus forcément le cas de nos jours.
L’ébène de synthèse est apparu il y a quelques années avec pour objectif de remplacer l’essence que nous connaissons. Celui-ci a évidemment du mal à s’imposer, mais voici pourtant les bénéfices qu’avancent les créateurs :
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Complète stabilité face à l’humidité ainsi q’une résistance à la sueur des mains.
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Plus de redressage de la touche en raison de la grande résistance à l’abrasion
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Aspect et densité très proche de l’ébène de haute qualité grâce à une homogénéité parfaite et une absence de défaut
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Enfin, il n’est plus nécessaire de faire sécher l’ébène durant des années
Un point de vu écologique
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Le cœur de couleur noir que l’on connaît de l’ébène est présente en quantité exploitable sur environ 5% des ébéniers abattus.
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D’autre part, beaucoup de ces entreprises jouent la carte de l’écologie pour vendre leurs produits. Pour beaucoup, se servir de ce type de de substitut permettrait d’éviter la surexploitation forestière qui menace non seulement les essences de bois, mais aussi les animaux et les hommes.
La raréfaction de l’ébène pourrait mener aussi à une limitation ou même à l’interdiction de l’importation de ce bois. En conséquence de nombreux musiciens et orchestre pourraient même voir leurs déplacement se compliquer considérablement à cause de l’ébène qu’ils transportent. Des problèmes qui sont rencontrés actuellement avec l’ivoire, présent sur certains instruments et archets.
Corène, l’ébène synthétique pour le quatuor
La marque Corène est le fruit de la recherche de deux associés : John Eric Traelnes, luthier et Pascal Henzi, ingénieur. Ils ont fondé ensemble la société Néo-Ébène Sarl et ont mis au point une matière élaborés à l’aide de matériaux éco-composite destinée aux instruments à cordes frottées. Leur catalogue de pièces en ébène synthétique propose donc :
- Touches pour violons, altos, violoncelles et contrebasses.
- Sillets du haut et bas pour tous les instruments
- Hausses pour les archets.
Ce nouveau matériau peut être travaillé comme l’ébène à l’aide des outils traditionnels. De plus sa structure homogène le rend très agréable à travailler. Bien sûr, le tout est produit en Suisse et usiné avec une précision au dixième de millimètre qui offre un possibilité d’installation quasi immédiate sur la plupart des instruments. Un gain de temps que certains luthiers accueillent à bras ouverts.
Seriez-vous intéressés par le néo-ébène ? N’hésitez pas à me faire part de votre avis dans les commentaires.
Produit naturel en danger contre produit synthétique dangereux
Et pourtant, je m’interroge dès qu’il est question d’écologie dans une démarche commerciale. Car c’est vrai que d’un côté la situation dramatique de certaines essences de bois pourrait nous pousser à agir en faveur de ces initiatives. Mais pourtant, ce doute me retient, à savoir, si le remède n’était au final pas pire que le mal. Ou tout du moins selon un certain point de vu.
Après tout, il n’y a pas énormément de façon de créer un ersatz de touche en ébène. La première qui me vient consiste à agglomérer de petites particules du matériau originel et de les agglomérer ensemble à l’aide de colles (comme les panneaux à particule de bois). Ensuite, il est aussi possible de concevoir un polymère aux propriétés similaires au matériau de base, en d’autre termes, un plastique. Elles n’ont pas d’odeur et le contact ne semble pas dangereux, mais qu’en est-il vraiment ?
Les produits Corène sont des Phénol-formaldéhyde durci, des résines synthétiques que l’on produit grâce à des réactions chimiques. Et même si elles sont considérées comme matières inertes, qu’en est-il des différents éléments qui ont été utilisés pour les créer ? Sont-il déversés dans la nature ou sont-ils stockés loin des yeux parce qu’il est impossible de les retraiter ? De même qu’en est-il des fines particules qui vont être produites par le luthier lors du travail de cette matière ?
C’est pour cela que je vous pose cette question : Préférez-vous utiliser un matériau naturel en danger ou un produit de synthèse dangereux pour l’homme ? N’hésitez pas à laisser votre avis dans les commentaires ci-dessous.