Blackened Pool de Keto

La première fois que j’ai rencontré Leah Sanderson, c’était lors d’un festival où elle se produisait. Je passais l’été à Nottingham et enchaînais les petits boulots musicaux. Lors de ce fameux festival, j’étais technicien et je l’aperçut se débattre avec sa guitare juste avant de monter sur scène. Très impliqué dans ma fonction, je m’empressais de lui demander ce qu’était son problème. Elle me répondit alors que son micro ne tenait pas. Heureusement, ce n’était l’affaire que d’un tour de tournevis et je pu arranger le problème avec un simple multi-outils.

Bref, une rencontre tout à fait ordinaire. J’ai ensuite écouté sa prestation, seule sur scène, avec curiosité car sa voix était vraiment très étrange et atypique. À la fin de son set, elle invita le public à venir à son prochain concert, où elle se produisait avec son groupe au complet : Keto. Comme je n’avais pas grand chose à faire à Nottingham (absolument pas vrai, haha) à part traîner après le travail. Je décidai de m’y rendre pour écouter cette version “électrique” en sirotant un breuvage local. Non, je ne parle pas de thé au lait…

Depuis ces épisodes de l’été 2014, je suis à l’affût de chacune de ses, de leurs nouveautés : et je ne suis jamais déçu. Aujourd’hui, Blackened Pool est, si je ne m’abuse, le premier “vrai” album et celui qui contient le plus de titres à ce jour. J’ai décidé de vous faire découvrir cet album car j’apprécie vraiment cette musique, cette voix et surtout on peut y entendre du violon (c’est tout de même requis pour figurer sur ce site) !

Un des morceaux qui me reste toujours en tête et qui me donne des frissons à chaque fois est Change. J’aime bien le retrouver de temps en temps dans ma playlist !

En fait, comme cette petite histoire que je viens de vous raconter, cet album nous plonge dans un univers de souvenirs. Un florilège de morceaux, qui même sans comprendre les paroles, nous rappellent ces moments doux ou amers voire légèrement floutés par le temps. Mais voyons ce qu’il en est de cet album à proprement parler !

Il est difficile de définir la musique de Leah et ses musiciens à cause de son ambivalence. Bien évidemment, nous retrouvons là toute la chaleur et le confort d’une musique populaire. En plus d’une teinte couleur folk-rock comme on les aime. Un de ces généreux produits du terroir. Ceux auxquels il suffit d’ajouter une franche dose de claviers, de violon et de guitare. Sans oublier les subtiles percussions qui parsèment ces étendues sonores. Toutefois, malgré ce côté bien terrestre et rugueux, il y a aussi cette facette aérienne et hypnotique que l’on distingue. C’est elle qui apportent cette fragilité sincère et fait monter les émotions vers un firmament étoilé. En fait, une successions d’envolées poétiques.

Quand je mentionne les astres nocturnes, ce n’est pas sans raison car là aussi nous retrouvons toute la dualité de cette musique. Bien que la voix de Leah soit portée avec simplicité et douceur par son orchestre, celle-ci peut se révéler aussi angélique que fantomatique. Nous voici alors replongés dans des sentiments empreints de nostalgies. Ces mémoires dans lesquelles les ombres du passé semblent nous saluer avec un sourire flou. Ce sont bel et bien des fantômes qui nous hantent, que nous puissions y croire ou non.

Les sanglots longs de ces violons que l’on pourrait entendre à l’automne portent pourtant en eux les espoirs d’un monde meilleur. Peut-être au bout du chemin, lorsque le soleil aura dissipé les derniers soupirs…

En attendant, les dix titres de cet album s’enchaînent très bien et s’écoutent délicieusement. Je vous épargne les analyses fumeuses mais je vous incite à vous plonger dans ce bassin d’eau troubles. Peut-être être très sombre et terrifiante mais toutefois très rafraîchissant. De plus, quoi de mieux pour préparer le froid arrivant que la douce nostalgie de cet été caniculaire ?

Enfin, voici le clip animé du titre “Always”, le single de l’album Blackened Pool de Keto :

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