Cette modeste petite ville des Vosges d’environ 6000 habitants, possède pourtant une réputation internationale. Encore aujourd’hui et depuis des siècles capitale de la lutherie française, le nom de Mirecourt est associé avec les plus grands noms de la facture instrumentale, aussi bien artisanale qu’industrielle.

L’histoire de la ville

Photo d'époque des ateliers Laberte-Humbert à Mirecourt.
Photo d’époque des ateliers Laberte-Humbert.

La ville de Mirecourt aurait été fondée durant le premier millénaire par les Romains. Alors appellée « Mercuri Curtis » en l’honneur du dieu Mercure, protecteur des commerçants et des voyageurs. Elle fût pendant longtemps un carrefour commercial important entre les différentes villes voisines : Vittel (24km), Epinal (35km), Neufchâteau (40km) et Nancy (48km) mais se trouvait aussi sur la route principale qui menait à Paris jusqu’au XXe siècle et le développement des autoroutes.

C’est au XVIe que Mirecourt devient un centre de fabrication d’instruments à cordes. Sous l’impulsion des Ducs de Lorraine et grâce à leur lien avec l’Italie, ils auraient importé le savoir-faire et encouragèrent l’émergence de la lutherie. C’est ainsi que l’on dénombrait déjà 43 luthiers dès 1635. Bien située sur les routes commerciales, l’acheminement des matières premières et des bois de lutherie ainsi que la vente des instruments n’était pas un problème. De cette manière, le marché devînt de plus en plus important et les affaires florissantes jusqu’au XXe siècle. A son apogée au cours du XIXe siècle, il est dit que la ville produisait plus de 80.000 instruments chaque année.

Beaucoup d’instruments de fabrique étaient construits pour vendre à plus bas prix, on parle alors de violons à 5 francs de l’époque.

En 1925, la fabrication était divisée en 18 ateliers et 4 usines qui employaient 680 ouvriers. C’est au cours des années 1970, après la mise en place de lois sociales telles que le salaire minimum (SMIC) qui achevèrent les dernières usines d’instruments de Mirecourt. Celles-ci fermées, le marché se déplaça progressivement vers l’est de l’Europe puis l’Asie.

Le musée de la lutherie de Mirecourt propose aujourd’hui un regard sur le glorieux passé de la ville qui résonne dans l’esprit des musiciens, luthiers et amateurs d’instruments à travers le monde. N’hésitez pas à visiter leur site internet : http://www.musee-lutherie-mirecourt.fr/

 

 

Les fabricants

Photo d'époque des ateliers Laberte-Humbert à Mirecourt.
Photo d’époque des ateliers Laberte-Humbert.

La tradition de la lutherie à Mirecourt s’est souvent transmise de père en fils, ainsi il n’est pas rare que des affaires familiales se transforment en véritables dynasties. Parmi celles-ci l’on retrouve des noms de familles très connus tels que : Aldric, Apparut, Bernard, Buthod, Charotte, Collin, Derazey, Gand, Hilaire, Jacquot, Laberte, Langonnet, Lupot, Magnié, Mougenot, Nicolas ou Vuillaume dans la fabrication d’instruments à cordes mais aussi Bazin, Peccate, Ouchard en achèterie.

Avec l’ère industrielle, quelques usines ont aussi vu le jour à Mirecourt. Des grandes firmes tels que Couesnon, J.T.L pour Jérôme Thibouville-Lamy ou la maison Laberte sont parmi les plus connues. Celles-ci produisaient un nombre d’instruments impressionnant par des procédés mécaniques et vendaient leurs produits à travers le monde entier, principalement en Europe et en Amérique du nord.

 

 

L’école nationale de Mirecourt

L’école nationale de Lutherie a été fondée à Mirecourt en 1970 sous l’impulsion d’Etienne Vatelot. Elle est la seule école de lutherie nationale du territoire française et dispense encore de nos jours des cours à une dizaine d’élèves apprentis chaque année. Ceux-ci sont soumis à une sélection d’entrée rigoureuse dont des tests de culture musicale ou d’oreille. S’ils réussissent à intégrer l’école, une formation de trois année en fabrication, réparation et restauration d’instrument leur sera prodiguée au sein du Lycée Jean Baptiste Vuillaume.

 

 

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